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Sauver le cœur des femmes

Par Brigitte-Fanny COHEN le 16/07/2019


Brigitte-Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

@b_cohen1972

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen rédige chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.



En France, 400 personnes meurent chaque jour d’une maladie cardio-vasculaire et plus de la moitié sont des femmes. Une réalité peu connue.


L’infarctus, une histoire d’homme ? Une image dépassée !



Aujourd’hui les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes : une sur trois en décède. Il faut bien se rendre à l’évidence, les femmes sont susceptibles de faire un infarctus ou un AVC car elles sont soumises aux mêmes facteurs de risque que les hommes : tabac, stress, sédentarité.

Trio infernal pour les femmes sous tension : elles travaillent, s’occupent aussi de leurs enfants et de leur maison.

« Le surpoids est un autre facteur de risque qui augmente au-delà de 3 grossesses, et à la ménopause. Il s’élève aussi à cause de certains traitements hormonaux, notamment contre l’endométriose. Ce à quoi il faut rajouter la pilule qui combine oestrogènes et progestérone. Et quand on rajoute à la pilule et au tabac les migraines, plus fréquentes chez les femmes, on a un cocktail explosif du risque cardio-vasculaire », explique le Pr Claire Mounier-Vehier*, présidente de la Fédération Française de Cardiologie.


Des symptômes atypiques


Les femmes après la ménopause ne sont pas les seules concernées, comme en attestent ces chiffres en progression : en 2010, 25 % des femmes de moins de 60 ans avaient déjà fait un infarctus du myocarde alors qu’elles n’étaient que 10 % en 1995. Néanmoins les maladies cardio-vasculaires sont souvent diagnostiquées avec retard par rapport aux hommes.


« Chez les femmes, elles se manifestent par des symptômes atypiques : par exemple l’infarctus du myocarde va se traduire par un essoufflement ou des palpitations, des nausées, des vomissements, un épuisement inhabituel… On est loin du tableau clinique de l’infarctus chez l’homme dont le signe d’alerte est plutôt la douleur intense dans la poitrine avec une sensation d’étau qui se resserre », avertit le Pr Mounier-Véhier.



Il est donc nécessaire d’avoir une médecine capable de prendre en compte les spécificités des femmes. Et surtout de faire évoluer la perception des maladies cardio-vasculaires chez les femmes, aussi bien auprès du grand public que chez les professionnels de santé.


* auteur du livre : « Mon combat pour le cœur des femmes : Agir avant qu'il ne soit trop tard », éditions Marabout


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